Iagona affiche ses ambitions

Cela fait bientôt 7 ans que vous êtes le président de Iagona, comment a démarré cette aventure entrepreneuriale ?

Ingénieur de formation, j’ai, au gré de mes expériences professionnelles, rapidement opté pour des fonctions plus transversales, qu’elles soient commerciales ou industrielles. Pour autant, l’idée de devenir entrepreneur un jour ne me quittait pas. Après de riches expériences en Europe et en Asie, j’avais besoin de commencer une nouvelle aventure. En 2015, en quête d’acquérir une société, j’ai rencontré UI Investissement, qui étudiait un investissement dans la société Moneyline Banking Systems. Nous avons alors travaillé ensemble pour établir des audits stratégiques de marché et financiers, pour chercher des financements auprès d’établissements bancaires et être en mesure de réaliser l’opération. L’investissement s’est fait en avril 2016. Une nouvelle aventure démarrait pour moi, qui connaissait l’entrepreneuriat, l’industrie mais qui devait appliquer ses savoir-faire à l’industrie des automates de libre-service.

Avec une offre initialement tournée vers le marché bancaire, comment s’est opérée la diversification vers d’autres secteurs ?

Après plusieurs mois d’études approfondies de notre marché, nous savions pouvoir compter sur la très bonne image que nous avions dans le secteur bancaire. En ajoutant à cela nos compétences dans l’univers du paiement, nous étions prêts à aborder de nouveaux marchés, à commencer par la restauration et le médical, grâce à de la croissance organique. Nous lancions, à l’époque, deux nouveaux produits par an nous permettant d’augmenter progressivement nos parts de marché.

Néanmoins, notre projet visait aussi à une convergence avec le soft, et la nécessité de gagner en « compétences logiciels ». Il nous fallait proposer plus que des API et offrir une gamme de solutions plus complètes. Cet élargissement a été rendu possible par la croissance externe, et, fin 2018, par l’acquisition de Cube Digital Media, entreprise éditrice d’un logiciel d’affichage dynamique nommé Neoscreen et d’une suite d’extensions capable de gérer l’occupation des salles de réunion ou les files d’attente. Cette stratégie gagnante a permis de consolider 4m€ de CA supplémentaires. Nous avons poursuivi notre politique de croissance externe et d’enrichissement de nos logiciels pour proposer des bornes spécifiques, hors banque, sans pour autant abandonner le secteur financier qui est stratégique et que nous avons renforcé. En mai 2022, l’acquisition d’Intellicast, un intégrateur de solutions digitales, a donné une taille critique au Groupe qui s’est enrichi de 45 salariés et 15m€ de CA pour atteindre 40m€ de CA.

Comment s’est manifesté l’accompagnement par UI Investissement et ce qu’il a permis à Iagona d’accomplir ?

UI est notre « fonds leader » et pilote un consortium d’investisseurs. Il suit le dossier au quotidien et est notre interlocuteur pour des sujets très variés. Un fonds d’investissement n’a pas vocation à être un professionnel ou un opérationnel dans notre secteur. Le cadre de la relation est défini, notamment en termes de gouvernance. Nous faisons des comités de surveillance réguliers, la collaboration se fait plus intense, au cas par cas, sur des dossiers de reprise par exemple. L’écoute est mutuelle, ce qui est très agréable. En ce qui concerne les réussites, cette collaboration aura été précieuse notamment pour les opérations de rapprochement avec d’autres sociétés comme Cube Digital Media ou Intellicast, que j’évoquais précédemment. Aujourd’hui, le Groupe Iagona totalise 120 salariés, et nous visons un CA compris entre 38 et 42 m€ cette année. L’aide de nos partenaires n’y est pas pour rien !

Des conseils à donner à un dirigeant qui hésiterait à se faire accompagner par un fonds en général et par UI en particulier ?

Beaucoup de chefs d’entreprise appréhendent de travailler avec des fonds d’investissement, ou en ont une mauvaise image. Ma propre vision des choses a changé au contact d’UI, avec qui les relations se déroulent en très bonne entente et dont l’expertise est très précieuse. Je reste toutefois persuadé qu’il faut choisir soigneusement qui nous accompagne. Mes conseils seraient de jouer la carte de la transparence et celle de la confiance. Cela implique une part d’introspection pour l’entrepreneur, d’analyser ses propres ambitions, les développements que l’on souhaite pour l’entreprise. Il est crucial de bien savoir où l’on veut aller, que les choses soient claires dès le départ, de ne pas avoir peur d’aborder les sujets délicats. Il est également important d’avoir aussi des conditions de sorties bien négociées et rédigées. Le potentiel d’un tel accompagnement peut alors se dévoiler pleinement. Les fonds d’investissement permettent d’aller plus loin qu’on le pourrait sans leur aide, et de cibler des projets plus ambitieux.